L’équipe de France sur le toit du Monde

Magique, énorme, grandiose… Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier la performance de l’équipe de France lors des championnats du Monde organisés à Paris du 23 au 28 août derniers. Après un début de compétition timide (une seule médaille de bronze lors des deux premiers jours de compétition), les bleus se sont bien repris, avant de finir en apothéose par équipes. Jeudi, Gévrise Emane (-63kg) a été la première à faire parler la poudre dans sa catégorie. Impériale, la française a dominé toutes ses adversaires, et notamment la numéro 1 mondiale japonaise, Yoshie Ueno. Le lendemain, Lucie Décosse (-70kg) décrochait sa troisième couronne mondiale, tandis qu’Audrey Tcheuméo apparaissait imbattable dans sa catégorie (-78kg). La française a remporté son premier titre mondial à 21 ans, marquant au passage de précieux points dans la course aux Jeux Olympiques. Le festival Teddy Riner Déjà chauffé à blanc par les performances des françaises la veille, le public de Bercy attendait avec impatience l’entrée en lice de Teddy Riner, Archi-favori de la compétition. Alors que son rival japonais Daiki Kamikawa chutait au premier tour, le français s’envolait vers son cinquième titre mondial, un record. Le grand final par équipes Comme samedi avec Teddy Riner, Bercy affichait complet pour la journée de clôture des championnats du Monde, consacrée aux rencontres par équipes. Pour beaucoup (Bonna, Pavia, Schmitt, Buffet, etc.) cette journée faisait figure de rattrapage, après l’échec en individuel. Dominatrices de bout en bout, les filles n’ont pas fait dans le détail jusqu’en finale, où le Japon les attendait pour un duel au sommet entre les deux premières Nations au classement des médailles. Remportée 4-1 par la France, la finale a permis d’effacer certains échecs de la semaine. « Je pensais ne pas combattre du tout ce matin » plaisantait Matthieu Bataille en fin de journée, dimanche. Pourtant, le français a disputé –excepté la finale- tous les combats de la catégorie des +90kg par équipes, et a été décisif à deux reprises. A l’instar de Dimitri Dragin, sélectionné uniquement pour le championnat par équipes, le nordiste a réalisé la compétition parfaite, se payant même le luxe de battre le japonais Daiki Kamikawa en demi-finale, pour offrir à la France une seconde finale par équipes. Et comme un symbole, c’est Teddy Riner qui, face au Brésil, donna le point gagnant à l’équipe de France… Un championnat historique Avec quatre médailles d’or en individuel et deux médailles d’or par équipes, la France se classe première au classement des Nations, devant le Japon. C’est la première fois dans l’Histoire du Judo que la France domine le pays fondateur du Judo lors d’un championnat du Monde, 36 ans après le premier titre mondial remporté par un française (Jean-Luc Rougé). Un moment historique que ne manquera pas de mettre un peu de piquant dans la rencontre France-Japon, prévue le 23 septembre prochain au Palais Omnisports de Paris-Bercy. G.C.